Les perturbateurs endocriniens chez le bébé : comment le protéger ?
Provoquant des effets néfastes sur la santé, notamment des maladies liées au système endocrinien, les perturbateurs endocriniens doivent faire l’objet d’une surveillance accrue dans l’environnement du bébé. Et cela, avant même sa naissance. Ici, vous trouverez les informations essentielles pour comprendre ces substances toxiques et trouver des moyens pour limiter leur présence dans la maison.

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?
Selon la définition de l’OMS « un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations ».
On convient, qu’avec une telle définition, les conséquences des perturbateurs endocriniens sur notre santé restent très abstraites. Pour comprendre comment ces substances agissent sur notre santé, on fait d’abord un tour sur le fonctionnement du système endocrinien.
Le fonctionnement du système endocrinien
Le système endocrinien est composé de glandes et cellules (hypophyse, thyroïde, ovaires, testicules, pancréas, etc.) qui produisent des hormones. Une fois libérées dans le sang, les hormones vont transmettre des messages chimiques à différents organes. Ces messages sont responsables de la croissance, le sommeil, la faim, le métabolisme, la reproduction, la libido, etc.
Le fonctionnement des perturbateurs endocriniens
Maintenant, on peut se demander comment les perturbateurs endocriniens interfèrent dans le système endocrinien. Ils ont trois méthodes pour agir sur notre corps :
- En se faisant passer pour des hormones et envoient des mauvais messages aux organes récepteurs ;
- Empêchant les hormones d’accéder aux organes récepteurs ;
- En altérant ou bloquant le métabolisme, la régulation ou le transport des hormones.
Quels sont les effets des perturbateurs endocriniens sur la grossesse et la santé du bébé ?
Très nocifs, même à petite dose, les perturbateurs endocriniens provoquent des maladies allant des cancers liés au système endocrinien, jusqu’aux troubles cognitif, en passant par le diabète.
Très vicieux, ils ont la capacité d’agir sur les gènes et de rendre la contamination transgénérationnelle. C’est pourquoi les femmes enceintes et les enfants de moins de 3 ans sont plus vulnérables face à ces contaminations, car, à cet âge, l’enfant se trouve dans une période de développement de sa santé.
Où se trouvent les perturbateurs endocriniens ?
Présents absolument partout, la petite liste ci-dessous vous fait bien comprendre qu’il est difficile de s’extraire de toute pollution et contamination aux perturbateurs endocriniens.
- Les Biphénols : emballages alimentaires, boîtes de conserve, canettes et bonbonnes d’eau, vaisselle et ustensiles de cuisine, tickets de caisse, revêtements en plastique et certains matériaux de bricolage et de construction. La contamination se produit surtout par la digestion. Les molécules passant des contenants vers le contenu.
- Les Phtalates : matériaux de bricolage et de construction, cosmétiques et produits de soins corporels, textiles, films alimentaires, jouets en PVC souple et dans certains dispositifs médicaux. Ils se volatilisent facilement dans l’air et se trouvent dans la poussière de la maison.
- Les Composés perfluorés : ustensiles de cuisine antiadhésifs, textiles et emballages imperméabilisés (cartons de pizza), mousses anti-incendie, protections antitaches et certains cosmétiques.
- Les Retardateurs de flamme : tissus et textiles, mobilier rembourré domestique et professionnel, matériaux de construction comme les mousses d’isolation et appareils électriques. Très présents dans l’environnement domestique, ils impliquent une exposition chronique, car se libère dans la poussière de la maison.
- Les Pesticides : on le trouve dans divers aliments, essentiellement d’importation. Ainsi que l’environnement domestique via l’utilisation des pesticides ménagers destinés à éliminer des insectes, acariens, rongeurs, à traiter les plantes et les parasites des animaux de compagnie.
- Les Conservateurs : les plus connus étant les parabènes, ils sont présents dans les préparations cuisinées, les cosmétiques ainsi que les médicaments.
- Les Isoflavones de soja : substance naturelle, on la retrouve dans les légumineuses telles que le soja, ainsi que les aliments dérivés de cette légumineuse (tofus, galettes, steaks, boulettes et charcuteries à base de soja).
Les bons gestes pour limiter les perturbateurs endocriniens dans l’environnement de bébé
Puisqu’ils sont présents presque tous les produits de grande consommation, certains gestes sont incontournables pour rendre l’environnement domestique protecteur pour l’enfant et pour les parents. Ainsi, la note de synthèse Pollution intérieure : risques sanitaires pour la femme enceinte et le jeune enfant de l’ARS Nouvelle Aquitaine préconise quelques gestes pour limiter les contaminations toxiques, notamment aux perturbateurs endocriniens :
- Aérer la maison tous les jours pendant 10 minutes.
- Bien choisir ses produits : éviter l’usage de produits chimiques comme les parfums d’intérieur, les bâtons d’encens, les bougies parfumées et les sprays. Acheter des produits portant un écolabel.
- Bricoler, traiter les plantes et animaux à l’extérieur. Quand ce n’est pas possible, ouvrez toutes les fenêtres.
- Limiter l’utilisation de cosmétiques et ceci dès la grossesse. Si ce n’est pas possible, vérifiez leur composition et privilégiez les plus naturels. Cet outil peut vous aider à lire les compositions.
- Ne pas faire des travaux dans chambre ou sur les meubles du bébé 2 mois avant sa naissance.
- Éplucher et bien laver les aliments. Les conserver dans des contenant en verre.
Comment éviter les perturbateurs endocriniens dans les objets du bébé ?
Les bons gestes, c’est OK, on est prêt·e ! Maintenant, comment on s’équipe pour l’arrivée du bébé, en limitant cette pollution chimique aux perturbateurs endocriniens ?
Les textiles
Choisissez des langes et vêtements produits avec des fibres naturelles certifiées, notamment par les labels Oeko-Tex et GOTS. Ces labels certifient que les matières textiles ne présentent pas des substances toxiques nocives. Soyez aussi vigilants sur les ornements : les dessins plastifiés et les encres des motifs peuvent contenir des perturbateurs endocriniens. Privilégiez donc les vêtements sans motifs plastifiés et fabriqués avec des encres biologiques. Très important : lavez vos linges et vêtements avant la première utilisation.
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Les jouets
Choisissez des jouets en plastique portant la mention « sans PVC » ou « sans phtalates ». Préférez les jouets en bois brut non traités, des poupées et peluches en tissu, de préférence en coton bio labellisé Oeko-Tex ou GOTS.
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Les aliments
Évitez les produits hyper transformés, comme les plats cuisinés et les préparations. Essayez de cuisiner le plus possible vous-même à partir de produits bruts bio. Optez pour l’achat en vrac pour éviter les emballages en plastique.
Les lingettes
Remplacez les lingettes par des gants de toilette imbibés d’eau et d’un savon ayant une composition propre.
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Le biberon
Même si les bisphénols A sont interdits dans les biberons, il faut rester prudent avec les biberons en plastique, surtout si vous le réchauffez au micro-ondes. Les biberons en plastique peuvent contenir des agents chimiques cancérigènes qui se libèrent dans le contenu avec l’effet de la chaleur. Préférez les biberons en inox ou en verre. Bonus : ils ne gardent pas d’odeur.
La vaisselle
Privilégiez les casseroles et contenants en verre, en acier inoxydable, en fonte et des ustensiles de cuisine en bois.
Pour celles et ceux qui veulent aller plus en détail :
Pollution intérieure : risques sanitaires pour la femme enceinte et le jeune enfant